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La défense de la qualité de vie des aînés les plus vulnérables de notre société est la pierre d’assise de la mission du Réseau FADOQ. C’est la raison d’être de notre organisation, notre principal cheval de bataille.
Depuis près de 10 ans, le Réseau FADOQ se bat afin d’inciter les instances gouvernementales à prendre des actions concrètes pour enrayer le fléau de la maltraitance envers les aînés.
Or, la FADOQ a expérimenté sa large part de frustrations dans le combat mené pour l’amélioration des soins de longue durée. Ces frustrations, elles ont été exacerbées par les inquiétantes révélations dévoilées dans La Presse le 7 septembre dernier faisant état de «200 aînés et personnes vulnérables décédées au cours des 20 dernières années à la suite d’accidents médicaux dans des résidences qui les hébergeaient.»
Encore des horreurs envers les aînés. Encore de la maltraitance organisationnelle. Et encore ce douloureux constat : le manque de changements tangibles en matière de soins de longue durée perdure, et ce, malgré les nombreuses recommandations formulées par le Réseau FADOQ ces dernières années. Un cri d’alarme, notre cri d’alarme, qui peine à se faire entendre auprès de la classe politique.
Ce n’est pas parce que nous ne haussons pas le ton, remarquez. En juillet 2018, le Réseau FADOQ a appuyé la demande de recours collectif du Conseil pour la protection des malades contre tous les CHSLD du Québec afin que les résidents de ces établissements puissent avoir le minimum décent. Il importe de réparer les torts causés par piètres conditions de vie imposées à ces aînés vulnérables.
En mai dernier, notre organisation a été approchée par la ministre responsable des Aînés et des Proches aidants, Marguerite Blais, afin de participer à un comité consultatif en vue de l’élaboration d’une politique d’hébergement et de soins de longue durée, politique dont le dépôt est prévu en 2020 seulement.
Oui, vous avez bien lu, une autre consultation…
C’est qu’il s’agira d’une 4e consultation en cinq ans pour le Réseau au sujet de l’hébergement et des soins de longue durée. Ces consultations ont mené à l’élaboration de plusieurs recommandations de la part du Réseau. Nous n’avons pas chômé, à preuve :
La FADOQ a montré son exaspération devant cette énième ronde de réflexion qui s’amorcera sous peu. C’est que voyez-vous, ce n’est plus le temps de réfléchir. Nous l’avons assez fait. Les mémoires et les avis visant à faire avancer l’état des soins de longue durée ont été publiés et consultés. Le temps presse, la population québécoise vieillit à un rythme accéléré, il faut passer à l’action. Point final.
Et comment passe-t-on à l’action? Comment défie-t-on ce laxisme politique qui ronge l’amélioration des soins de longue durée? Pouvons-nous, une fois pour toutes, panser les profondes blessures causées aux victimes de la maltraitance organisationnelle?
C’est possible, à condition de d’humaniser le système en soutenant avec plus de conviction les différents professionnels afin que ces derniers soient en mesure d’offrir les soins adéquats aux patients. L’amélioration de l’organisation du travail, voilà une piste de solution importante aux problèmes de maltraitance organisationnelle en CHSLD.
C’est possible, à condition d’embaucher de la main-d’œuvre formée et qualifiée. Cela améliorera assurément le niveau de soin et de sécurité des patients. Il faut instaurer rapidement de nouveaux ratios soignant/patient pour prévenir l’épuisement professionnel ainsi que la détresse psychologique qui minent le quotidien du personnel. Il est grand temps que le gouvernement prenne acte des résultats encourageants des récents projets pilotes.
C’est possible, à condition de rehaussement le financement alloué à la mise à niveau et à la rénovation des CHSLD.
Toutes ces solutions, le Réseau FADOQ les a présentées au gouvernement. La balle est dans le camp de nos décideurs politiques. Leurs consciences doivent être éveillées par tous ces cas de maltraitance organisationnelle. Évitons de reproduire encore les erreurs du passé en matière de soins de longue durée.
Gisèle Tassé-Goodman
Présidente, Réseau FADOQ